Axe 4 – Entreprises

Axe 4 – Entreprises et Métiers

Les entreprises structurant les filières agricoles et agroalimentaires sous signes de qualité sont confrontées, depuis quelques années, à de nouveaux enjeux sociétaux et environnementaux témoignant de profondes évolutions socio-économiques et conduisant à des innovations marquantes tant en amont qu’en aval.

 

Au niveau des exploitations agricoles, de nouvelles formes d’installation se sont progressivement développées, dérogeant en profondeur au mécanisme « traditionnel » de la succession dans le cadre familial. L’insertion en agriculture n’est plus une question de sexe, d’âge ou de filiation. De nombreux néo-agriculteurs s’installent et constituent ainsi un des piliers de l’entreprise agricole de demain. Par ailleurs, la transmission d’exploitation évolue aussi fortement avec l’émergence de ces « nouveaux venus », nécessitant de nouvelles formes d’accompagnement. Les filières engagées dans des démarches de qualification n’échappent à ce phénomène et l’existence d’un SIQO, par exemple, ne suffit pas toujours à attirer les jeunes. La question du renouvellement des générations se pose plus que jamais de manière aigüe.

 

Dans ce contexte, les instruments classiques de soutien et d’accompagnement à l’installation doivent être réinterrogés en tenant compte de la diversité des modèles d’insertion dans l’agriculture. Certaines filières sont conduites à repenser l’installation en termes d’outil de production et d’entreprenariat. Un nombre grandissant d’initiatives sont portées par des coopératives ou des OPA, dont les territoires sont menacés de déprise. Elles reposent sur un développement de l’incitation à l’actionnariat, un encouragement des démarches public-privé (ateliers-relais, entre autres), une mutualisation des investissements et des risques, un soutien des installations progressives.

 

Face à ces nouvelles formes d’exploitation agricole, remettant en cause les modèles économiques classiques de production (montée en puissance des circuits courts et de l’agriculture bio, par exemple), les entreprises de transformation et de commercialisation, situées plus en aval, sont bousculées dans leur mode d’approvisionnement, d’organisation et de gouvernance. Parmi ces entreprises, les coopératives agricoles, dont les coopératives vinicoles (produisant plus de 80% d’AOP et d’IGP) ou celles du secteur fruits et légumes, sont les premières concernées : elles doivent s’adapter à ces tendances de fond, sécuriser leur sociétariat de plus en plus volatile, par l’instauration de liens plus étroits, développer des innovations techniques, organisationnelles et commerciales pour faire face aux enjeux environnementaux de plus en plus prégnants en aval. Les entreprises de négoce, en lien direct avec les producteurs (exploitations, coopératives), sont également touchées par ces évolutions et cherchent notamment à instaurer des relations partenariales avec l’amont afin de mieux maîtriser la durabilité des produits commercialisés.

 

Cette prise en compte grandissante des objectifs de développement durable, à tous les maillons de la filière, conduit à la mise en place de nouvelles démarches de qualification dont l’articulation avec les SIQO est parfois complexe. Les référentiels se multiplient (AgriConfiance, Vignerons en Développement Durable, Destination Développement Durable, etc…) aussi bien au niveau des entreprises coopératives que capitalistiques, influençant progressivement leur vision de la performance, partant des aspects purement économiques et financiers pour aller jusqu’à la « triple bottom line ». En outre, Le développement de certaines innovations techniques, ayant trait en particulier au développement durable, impliquent des changements profonds dans les modes de gouvernance de ces entreprises.

 

Cette analyse des entreprises et des métiers doit conduire à des publications scientifiques qui seront vulgarisées auprès des professionnels par l’intermédiaire de séminaires, de formations ou d’interventions en assemblées générales, ainsi que par des supports de communication adaptés.

 

Elle s’articulera autour de deux sous-axes :

  • 1 – Pour une approche compréhensive de l’installation et de l’insertion dans les métiers des filières : qui traite des nouvelles formes d’installation en agriculture, de transmission d’exploitation et d’accompagnement de ces évolutions ;
  • 2 – Gouvernance, innovation et performance durable au sein des entreprises de production, transformation et commercialisation impliquées dans la qualité : qui concerne l’étude des interactions entre gouvernance et innovation, ainsi que leur influence sur la performance durable des entreprises agricoles et agroalimentaires, avec un volet particulier sur le secteur viti-vinicole qui représente une filière très importante en Occitanie et au niveau national.